Nos constats :

  • La prévention et le début des soins : 

Nous avons remarqué que les adolescents et les jeunes adultes ayant des problèmes psychologiques et/ou psychiatriques ont souvent un délai d'accès aux soins trop long.

Souvent, nous avons constaté a posteriori des signes et des situations qui auraient pu conduire à un soutien, une prise en charge psychologique ou une orientation vers des soins. 
Nous pensons que le fait de pouvoir identifier ces moments opportuns et d'agir en collaboration avec des spécialistes du soin aurait pu modifier le parcours d'accompagnement et réduire le délai d'accès aux soins. Cela aurait également pu éviter une aggravation importante des troubles et une partie des conséquences sur la vie sociale des individus. 

Dans les institutions médico-sociales, scolaires et universitaires, nous constatons que les approches des différents accompagnements, social, éducatif, pédagogique, bien-être, et vers les soins somatiques ou psychiques, sont souvent séparées, voire opposées, en raison d'une méconnaissance mutuelle des acteurs. 
Cela conduit souvent à un « fonctionnement en silo », où chaque catégorie de professionnel ignore les aspects du domaine qu'il ne connaît pas et ne peut le solliciter que lorsqu'il a le sentiment d'avoir échoué avec ses propres outils. 

Par exemple : 
  • Un adolescent pris en charge par la protection de l'enfance peut devenir un cas psychiatrique lorsque l'éducatif a "échoué" et vice versa.
  • Lorsqu’un étudiant en difficulté ne peut exprimer sa souffrance dans le cadre pédagogique, il risque d’être perçu comme peu capable, et les enseignants finissent par se désengager. Cet étudiant peut alors « disparaître » du système, sans que ses professeurs aient eu l’occasion d’aborder ses absences ou ses lacunes, et sans que la dimension psychologique de ses difficultés académiques ait été évoquée. 
  • Dans les lycées et collèges, les logiques de silo et d'exclusion peuvent renforcer la souffrance psychique des élèves. En effet, l’expression comportementale de la souffrance adolescente, comme l’échec scolaire peuvent amener à des exclusions, qui en retour peuvent augmenter la souffrance psychique. 


Il est difficile pour les professionnels accueillant ces publics de repérer, accompagner et orienter les personnes qui présentent des signes de souffrance psychique. Le manque de formation, une organisation institutionnelle très clivée, et des parcours d'aide et de soins assez peu balisés ne permettent pas une efficience optimale des accompagnements des personnes les plus en difficultés. 

De plus, nous vivons dans une société qui, paradoxalement, attaque de plus en plus les liens humains alors que nous sommes de plus en plus "interconnectés". Cependant, comme nous l'ont montré les différents confinements, le lien en présence réelle, l'accompagnement et l'empathie sont essentiels au bien-être. 

Nous avons acquis la certitude que la prévention de la souffrance psychique ne peut être efficace que si cette démarche, coordonnée avec les enjeux institutionnels de la structure qui pèsent sur les individus, est mise en place avec la mobilisation de nombreux acteurs "clefs" de la structure, c'est-à-dire les premiers témoins des difficultés des personnes qu'ils rencontrent et côtoient quotidiennement dans le cadre de leurs fonctions professionnelles. Il est également nécessaire d'intervenir sur l'organisation institutionnelle, ainsi que sur l'environnement et les liens entre la structure d'accueil et les institutions d'accompagnement et de soins. 

Cela peut se faire par l'organisation d'une intégration des accompagnements psychologiques à l'intérieur des institutions, mais surtout par la mise en place et le maintien d'une politique globale basée sur l'hybridation des accompagnements. 


  • Les soins : 
Au cours des dix dernières années, en raison d'une diminution importante du nombre de pédopsychiatres et d'autres personnels, de nombreuses structures de soins sont en grandes difficultés pour continuer à exister ou pour adapter leur modèle de soin à la pénurie. 

La réponse démographique serait à privilégier si le nombre de professionnels formés était suffisant. Heureusement, d'autres leviers existent comme la modification des organisations et la transmission d'un certain nombre de savoirs et de savoir-faire. Cela permet d'améliorer les prises en charge des patients, mais aussi de redonner du sens au travail pour les soignants, limitant ainsi les départs de ceux-ci. 

Nous proposons d'accompagner les structures de soins publiques ou privées dans un processus de changement et d'adaptation de leurs outils pour le bénéfice des patients et des professionnels. De nombreuses innovations organisationnelles, humaines et technologiques se développent actuellement, nous pouvons aider à leur mise en place. 


Notre expérience : 

Nous avons progressivement créé plusieurs dispositifs basés sur ce modèle de l'hybridation des accompagnements : 
  • Les Pôles de Prévention et d'Orientation Psychologique. 
  • L'Équipe des Transitions Adolescentes et de Prévention des Exclusions.
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